Ouvrier poliseur dans l’ameublement et militant anarcho-syndicalsite, Alberto Moniz da Silva était emprisonné lors de la proclamation en 1926 de la dictature militaire. Il fut peu après condamné aux travaux forcés et déporté en Angola. A force d’effort et de sacrifices, sa famille obtenait son retour au Portugal où il arrivait la santé ruinée par les mauvais traitements subis en prison. Il continuait toutefois à militer à la CGT clandestine. Arrêté dans le local où la CGT entreposait ses machines à écrire, il était emprisonné à la forteresse de Peniche. A sa libération et à son retour à Lisbonne, découragé par la défaite de la révolution espagnole, il cessait tout militantisme entre 1939 et 1945.

La fin de la guerre marquée par la défaite des régimes hitlérien et mussolinien, lui redonna espoir et il reprit des activités politiques se consacrant plus particulièrement à la formation de cadres syndicaux pour la CGT. Atteint par une grave lésion pulmonaire, il ne put continuer à travailler pour un patron et se mit à son compte dans un petit atelier qu’il mit à la disposition de l’organisation confédérale et où se réunirent clandestinement le Conseil confédéral et diverses instances de la CGT. Alberto Moniz da Silva, s’il était très tolérant y compris pour certains compagnons libertaires prêts à des concessions réformistes, maintint jusuq’à sa mort à Lisbonne en 1951 des positions strictement anarcho-syndicalistes pour l’action directe et contre la collaboration avec les structures étatistes.