Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PERELLI, Mario, Orazio

Né le 23 novembre 1899 à Ferrata — mort le 10 mai 1981 — Ouvrier émailleur ; vendeur ambulant — FCL — Milan
Article mis en ligne le 24 décembre 2008
dernière modification le 12 juillet 2024

par R.D.
Mario Orazio Perelli

Mario Perelli avait commencé à travailler très jeune dans une fabrique d’objets émaillés. Il y organisa les 600 ouvrier de l’usine en liaison avec la Chambre du travail et après une dure lutte (nombreuses arrestations et licenciements) parviendra à obtenir une augmentation de salaire pour les métallurgistes de la région milanaise. Lors d’un accident de travail, il perdit deux doigts de la main droite. Pendant la guerre, et pour avoir aidé plusieurs déserteurs à s’expatrier, il fut arrêté puis emprisonné début 1918 jusqu’au printemps 1919.

Devenu anarchiste, il collabora au projet de lancement d’un quotidien anarchiste, et, dès la parution de Umanità nova en février 1920 intégra son administration. Le 17 octobre 1920 il fut arrêté avec Malatesta, Quaglino et plusieurs rédacteurs et emprisonné avec eux jusqu’en novembre. Suite à l’attentat commis le 23 mars 1921 contre le théâtre Diana, il fut arrêté le 14 mai. Accusé d’avoir participé à l’attentat, il fut condamné à 16 ans et 11 mois de prison ainsi qu’à deux ans de surveillance spéciale. Interné successivement à Castelfranco Emilia, Porto Longone et Pianosa, il fut remis en liberté provisoire suite à l’amnistie de 1932.

Rentré à Milan, il travailla alors comme vendeur ambulant de livres d’occasions puis de fruits et légumes et resta l’objet d’une surveillance continuelle. Après la déclaration de guerre il fut envoyé au confinat d’abord à Ustica puis en 1940 au camp de Ventotene et enfin au camp de Renicci d’Anghiari. Après la chute du régime, il fut libéré en septembre 1943 et retourna à Milan où il allait être l’un des organisateurs les plus actifs de la résistance libertaire. Il polémica à cette époque avec les anarchistes purs et se prononça pour un front révolutionnaire afin de transformer la lutte antifasciste en révolution prolétaire. Il noua alors des contacts avec l’ancien Mouvement d’Unité prolétaire de Conrado Bonfantini et Lelio Basso qui publiait le journal L’Idea proletaria financé par les libertaires de Gênes. Avec ce groupe et avec quelques socialistes et communistes dissidents, il fondait alors la Ligue des Conseils révolutionnaires qui publia le journal Rivoluzione (décembre 1944-février 1945). Puis avec un groupe de jeunes antifascistes animé par Germinal Concordia, il participait à la fondation de la Fédération Communiste Libertaire lombarde qui à partir de décembre 1944 publia le journal Il Comunista libertario. Puis il participa à l’organisation du groupe de partisans libertaires, la Brigada Malatesta, dont il allait prendre le commandement avec Germinal Concordia, Antonio Pietropalo et Mario Mantovani. Après que Pietro Bruzzi ait été fusillé, cette brigade sera renommée Brigada Malatesta Bruzzi et participera aux combats pour la libération de Milan.

Après la libération le groupe de communistes libertaires — Perelli, Pietropalo et Concordia — allait petit à petit se heurter aux anarchistes purs comme Mantovani et Fedeli et être mis en minorité lors du premier congrès de la FAI en septembre 1945 à Carrare. Perelli participa alors à l’élaboration d’un texte appelé Tesi di Milano, où il proposait de transformer le mouvement libertaire en véritable parti politique et la participation aux élections. Début 1946, avec Pietropalo et Concordia il scissionnait alors du mouvement et constituait avec Carlo Andreoni une éphémère Fédération Libertaire italienne qui très vite se fondait dans le Parti socialiste. Mario Perelli continua dès lors de militer dans le mouvement socialiste. Bien que restant toujours très proche du mouvement libertaire, il n’y joua plus aucun rôle. Mario Perelli est décédé à Milan le 10 mai 1981.


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