Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PEYROUX, Jean, Denis

Ouvrier boulanger — UA — UACR — AFA — FA — CGT — CGTSR — CNTF — Limoges (Haute-Vienne)
Article mis en ligne le 5 janvier 2009
dernière modification le 6 août 2024

par R.D.

Jean Peyroux était au début des années 1900 le secrétaire du syndicat des ouvriers boulangers de Limoges. Lors de la manifestation organisée le 17 avril 1906 pour commémorer la mort l’année précédente de l’ouvrier porcelainier Camille Vardelle tué par la troupe, il portait le drapeau noir lors des affrontements qui eurent lieu entre les libertaires et la police. Il collaborait à l’époque à l’organe communiste anarchiste local L’Ordre (Limoges, 29 octobre 1905- 28 avril 1907) dont il fut le gérant à partir de février 1907 en remplacement d’André Boulesteix. En mars 1906, lors d’une grève des ouvriers boulangers, il fut désigné par les grèvistes pour mener les négociations avec le patronat. Le 6 mai suivant il participait aux élections législatives comme candidat abstentionniste et exposait son programme sur une affichette intitulée Ne votez pas !

Il fut ensuite le gérant du journal Le Combat Social (Limoges, au moins 35 numéros du 1er décembre 1907 au 21 mars 1909) organe « des syndicalistes, socialistes antiparlementaires et libertaires » qui avait fait suite à L’Ordre et sera remplacé par L’Insurgé (Limoges, au moins 63 numéros du 20 mars 1910 au 29 mai 1911) dont le gérant était Petitcoulaud et auquel il collaborera également.

En 1921 Jean Peyroux était le secrétaire du syndicat autonome des boulangers : il travaillait alors à la boulangerie coopérative L’Union de Limoges. A la suite d’un conflit, il fut ensuite le fondateur de la Société coopérative des ouvriers boulangers de Limoges.

Les 2-4 décembre 1922 il avait participé à titre individuel au 3e congrès de l’Union anarchiste (UA) tenu à la maison du peuple de Levallois (voir Haussard). Il fut également délégué au IV congrès de l’UA tenu les 12-13 août 1923 à la Maison des syndicats de Paris, où fut décidée la parution quotidienne du Libertaire.

En 1924 il habitait 5 rue Belfort et était le secrétaire à Limoges de la Fédération anarchiste du centre formée lors d’une assemblée régionale tenue à Montluçon le 10 février 1924. Lors du congrès de la Fédération du centre tenu à Foëcy le 12 octobre 1924 chez le compagnon Grandjean (voir ce nom), il fut reconduit à son poste de secrétaire (cf. Le Libertaire, 14 octobre 1924). Peyroux fit le récit de ce congrès qui avait réuni une trentaine de camarades dans Le Libertaire (16 octobre 1924).

Suite à un article quelque peu critique sur la colonie Terre libérée (cf. Le Libertaire, 18 juin 1924), il s’attira une réponse détaillée de Louis Rimbault (voir ce nom) dans le numéro du 9 juillet suivant.

Les 1-3 novembre 1924 il avait été délégué au congrès de l’UA tenu à la Maison des syndicats de l’avenue Mathurin Moreau. Il s’y prononça en faveur de l’autonomie syndicale.

Candidat antiparlementaire lors des élections législatives, il collaborait à cette époque au Libertaire quotidien et était membre du comité d’initiative de l’Union anarchiste (UA) dont il était début 1925 le secrétaire. Toutefois, début mai 1925, Le Libertaire annonçait que « fatigué, il avait abandonné le secrétariat » et avait été remplacé par Chazoff.(cf. Le Libertaire, 9 mai 1925). Toutefois Peyroux précisait « Si j’ai dit que je suis fatigué, je ne suis cependant pas malade au point de ne plus combattre pour l’anarchie. Je suis un anarchiste non seulement convaincu, mais endurci dans mes idées, quelles que soient les vicissitudes de la propagande, je resterai anarchiste dussé-je être en désaccord sur quelques points de détail, dans la forme, tout simplement, avec quelques copains qui sont de très bons camarades certainement ».

A cette même époque il avait été arrêté avec notamment Cottin, Alphonse Faucier et son frère (Nicolas ?) lors d’une tentative de contre manifestation à celle tenue par l’Action française en hommage à Jeanne d’Arc, place Saint-Augustin. (cf. Le Libertaire, 16 mai 1925)

Les 12-13 juillet 1926 il avait été délégué du groupe de Limoges au congrès de l’UA tenu à Orléans et où l’organisation avait pris le nom d’Union anarchiste communiste (UAC). Puis il adhérait brièvement à l’Association des fédéralistes anarchistes (AFA) fondée par Sébastien Faure et à laquelle adhérèrent entre autres à Limoges Darsouze, Lansade, Boulesteix, Merliac, Brissaud et Chabeaudié, avant finalement début 1928 de revenir à l’UACR, estimant que la scission était injustifiée. (cf. Le Libertaire, 27 janvier 1928).

Les 12-15 août 1928 il fut le délégué de Limoges au congrès de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR) tenu à Amiens.

Dans les années 1930, Jean Peyroux était membre de la CGTSR dont en 1935 il appartenait à la commission administrative de l’union locale de Limoges. Il collaborait également au journal La Voix libertaire (Limoges, 1929-1939).

Après la guerre, Jean Peyroux était membre du groupe de Limoges de la Fédération anarchiste (FA) et de la CNTF dont au début des années 1950 il était le secrétaire de l’union locale.


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