N. V. Divnogorskii était le fils d’un membre du gouvernement tsariste de la province de Saratov (Volga). Lors de ses études universitaires à Kkarkov, il était devenu anarchiste tolstoien, d’où son pseudonyme de Tolstoi Rostovtsev. Puis il abandona assez vite les théories de la non violence au profit de la violence révolutionnaire. Membre avec sa compagne Marussia, du cercle des anarchistes communistes (Anarkhisty-Obshchinniki) de Saint-Petersbourg, il fut l’auteur au moment de la Révolution de 1905, de nombreuses brochures et manifestes appelant les ouvriers et paysans à « tuer le Tsar et sa famille, les propriétaires et le clergé » et à instaurer « La comune anarchiste ». Il fut également le rédacteur d’un manuel de fabrication de bombes artisanales et de conseils aux paysans pour incendier les propriétés. Ce cercle adhéra ensuite au groupe Sans Autorité (Beznachalie) fondé en 1905 par Nikolai Romanov Bibdei.
Arrêté et interné à la forteresse Pierre et Paul, Rostovtsev fut transféré à l’hôpital de la prison dont il parvint à s’évader puis à gagner la Suisse. Il y participa le 18 septembre 1907à une tentative de hold-up à la banque de Montreux où fut tué un caissier, blessé trois personnes — dont l’une décédera — qui tentaient de l’arrêter et ne dut d’échapper au lynchage que par son arrestation par la police. Interné à la prison de Lausanne, Rostovtsev fut condamné le 27 mai 1908 à la réclusion à perpétuité tandis que son complice, Doubousky, était condamné à 20 ans de prison. Selon certaines sources, N. V. Divnogorskii s’y serait suicidé en s’arrosant de kérosène et en se faisant brûler vif. Selon Le Journal de Genève il avait « réussi à mettre le feu à sa paillasse de lit… mais des gaz asphyxiants s’étaient dégagés en nombre suffisant pour que Dovnogorskii contractât une pneumonie ; c’est à cette maladie qu’il a succombé ». Selon le docteur Jean Wintsch « on l’avait réellement suicidé » après l’avoir mis au cachot, sans soins, après sa tentative de suicide et où il avait attrapé une broncho-pneumonie (cf. Les Temps nouveaux, 23 janvier 1909).