Lors du conseil de révision de sa classe (1878) Moise Ardaine (parfois orthographié Ardène et Ardoine), fils de Jean Marie et de Claudine Deguerre, avait été exempté de service actif en temps de paix et en conséquence n’était pas astreint à des périodes d’instruction ; par erreur il avait été inscrit comme “insoumis” pour ne s’être rendu à une de ces périodes. Avant son départ pour Genève au début des années 1880, il ne s’occupait pas de politique.
Il avait résidé successivement à Roanne, Lyon et Paris.
Militant français résidant depuis plus de dix ans à Genève où il travaillait comme coiffeur barbier, Moïse Ardaine y était signalé par la police comme recevant « souvent chez lui les anarchistes étrangers » dans les années 1890. Lucien Weilfut notamment domicilié chez lui, 38 rue de Montbrillant où se déroulaient les réunions du groupe anarchiste international qui comptait une trentaine de membres dont Bordat, Niquet, Petraroja, Galleani, R. Catil, Stoyanov, Sullam, Pichon, Ferriere et Weill et dont Ardaine aurait été le secrétaire.
Moïse Ardaine fut arrêté le 11 novembre 1890 avec une dizaine d’autres compagnons (voir Petraroja) pour avoir placardé le placard trilingue Souvenons nous rappelant les martyrs de Chicago, affaire où il fut finalement mis hors de cause tandis qu’étaient expulsés plusieurs de ses compagnons.
En 1891 il était considéré comme le plus actif du groupe des anarchistes français de Genève et, selon la police, c’était à son domicile que se déroulait « un certain nombre de réunions clandestines ».
Le 23 octobre 1891 il avait été arrêté suite à une perquisition à son domicile où la police avait trouvé un certain nombre d’objets volés cachés dans un tonneau de vin. Selon la police c’est à son do:micile que se réunissait une bande d’anarchistes faux monnayeurs et violeurs - dont Ferdinand Planchard, les frères Grandjean et Pierre Keller (ou Heller). Le 23 novembre, Ardaine, qu avait nié toute participation à ces vols, fut l’objet d’un arrêté d’expulsion du canton de Genève mais avait néanmoins été autorisé à séjourner à Genève, sous carte provisoire, renouvelable de mois en mois.
Le 12 juillet 1892 il avait de nouveau été arêté sous l’inculpation de complicité de vols par recel. avant d’être remis en liberté, après 4 jours de détention préventive et qu’un nouvel arrêté d’expulsion soit émis à son encontre. La police signalait que le 21 juillet il était parti à Lyon avec sion apprenti le compagnon allemand Gustave Stoll.
Fin août 1892 il était signalé Paris où la police signalait qu’il devait "fréquenter les bureaux de la Révolte et du Père Peinard et très probablement son ami Pauchard [sic] Ferdinand."
Le 29 décembre 1892 un tribunal de la Seine l’avait condamné à 15 jours de prison pour « vol ».
Début janvier 1894, après avoir été expulsé de Suisse, il se trouvait à Lyon où, comme une cinquantaine de compagnons de la région, il fut l’objet d’une perquisition où la police n’avait saisi qu’un révolver non chargé. Il fut remis en liberté le 8 janvier après interrogatoire.
Moïse Ardaine, que la police appelle Ardène, Ardanne, Ardoine…, figurait toujours sur la liste du groupe “Steiger Dalloz” en 1903 comme “Voleur. Parmi les plus connus et les plus militants du groupe”.