Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

WULLENS, Marcel, Maurice, Julien

Né le 9 mai 1899 à Esquelbecq (Nord) — mort le 7 avril 1928 — Instituteur — CGTU — Oise
Article mis en ligne le 30 juin 2010
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.

Marcel Wullens fut élevé par son frère Maurice Wullens qui l’aida à préparer l’École normale. Devenu instituteur et militant de la Fédération unitaire de l’Enseignement, il collaborait à L’Insurgé, journal d’action révolutionnaire et de culture individualiste fondé par André Colomer qui parut en mai 1925 et compta soixante-deux numéros, le dernier daté du 26 juin 1926. Il collaborait également à Germinal (Amiens, 1919-1933) de Georges Bastien.

En 1925, Marcel Wullens et son frère furent contactés par Boris Souvarine qui cherchait à organiser une campagne en faveur de Nicolas Lazarévitch (voir ce nom), arrêté et emprisonné en URSS depuis 1924. Ils publièrent sous leur deux signatures un texte imprimé intitulé : Protestation contre une injustice, qui présentait Lazarévitch et faisait le point sur les démarches qu’ils avaient entreprises jusqu’alors : lettres envoyées à Jacques Sadoul, André Berthon, Henri Guilbeaux. Une délégation d’ouvriers parisiens fut reçue par Alexandre Chliapnikov, alors temporairement en poste à l’ambassade soviétique à Paris. Les deux frères rassemblèrent les signatures de R. Rolland, G. Duhamel, Séverine, G. Pioch, V. Basch, P. Signac, etc, pour une lettre adressée à C. Rakovsky, alors ambassadeur en France.

Soudainement, Maurice Wullens renia son action et publia dans L’Humanité un article qui mettait en cause Lazarévitch (« Peut-être la biographie du prisonnier n’est-elle pas complète »), dénigrant ses amis et par conséquent son frère. Marcel Wullens adressa une mise au point à la rédaction de l’Humanité et rompit alors définitivement avec son frère qu’il qualifia de « néo-bolchévik » dans Le Libertaire d’octobre 1926.

Lecteur attentif et collaborateur occasionnel de La Révolution prolétarienne, Marcel Wullens en approuvait les analyses en matière de syndicalisme et au sujet de l’évolution de la Russie soviétique. Tuberculeux, Marcel Wullens, qui avait participé peu avant au congrès unitaire de l’enseignement, mourut le 7 avril 1928 à son domicile, l’école d’Ognon (Oise). Son décès fut annoncé par Le Libertaire du 20 avril 1928 et par La Révolution prolétarienne du 15 avril 1928. La revue de P. Monatte ouvrit une souscription pour son épouse, Angèle Buchin, qui rassembla 1 175 F. Celle-ci devait mourir subitement en février 1955 à Creil (Oise).


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