Le 14 juillet 1883, un millier de personnes avait manifesté sur la place de l’hôtel de ville de Roubaix. Environ 150 personnes, aux cris de "Vive la Révolution sociale ! A mort les exploiteurs !" et portant des drapeaux rouges et noirs s’étaient affrontés aux forces de l’ordre tentant de les disperser. Lors de ces affrontements avaient été arrêtés les compagnons Paul Bury (19 ans), J.B. Pollet (31 ans), Louis Dandiville (24 ans), J.B. Dandiville (31 ans), Felix Vanhielle (33 ans), Charles Dejaeger(35 ans) tous ouvriers tisserands. Lors de son arrestation Bury aurait éu en main "une serpette d bourrelier avec laquelle il avait tenté d frapper un agent".
Suite à sa participation active aux troubles du 14 juillet 1883 à Roubaix, le tisserand anarchiste Paul Bury avait été poursuivi en justice : accusé d’avir chanté La Carmagnole et d’avoir porté un drapeau rouge ce qu’il avait revendiqué, d’voir frappé des gendarmes et un commissaire à coup de canne ce qu’il avait nié se plaignant d’avoir lui même été roué de coups par les gendarmles, il avait été condamné à un an de prison.
A la veille du procès le commissaire de police avait reçu la misive suivante : "Vengeance ! Vengeance !
A la bourgeoisie capitaliste et gouvernementale, nous leur crions Voleurs ! Exploiteurs ! Parjures !
A la force publique et brutale, en lui criant Lâches assassins ! oui, assassins ! nous vous avons vu frapper des hommes, des frères, abattus et sans défense, des hommes qui venaient protester contre des abus gouvernementaux, des hommes qui las de souffrir, las d’être trompés sous cette République bâtarde, bourgeoise et mensongère, venaient réclamer cette liberté, cette justice qu’ils n’ont pas, et vous les recevez à coups de canne plombée, à coups de fusil, vous déployez contre eux tout votre attirail de répression, et que nous avons payé de nos sueurs. Ô lâches ! Lâches.
Bientôt nous reprendrons notre revanche. Nous vouons ces hommes au mépris, public.Nous jurons tous que chaque fois que nous se trouverons face à face avec ces hommes, que nous nous souviendrons du 14 juillet.
Vive la Révolution Mort aux traîtres
Signé Un qui a donné un coup de couteau à un roussin !"
Au cours du procès il s’était présenté comme « individualiste », n’appartenant à aucun groupe. Toutefois, l’année suivante et après sa libération, il vendait à la criée l’organe communiste anarchiste Terre et Liberté(Paris, 18 numéros, du 25 octobre 1884 au 28 février 1885) publié par Antoine Rieffell. Lors d’une réunion à l’automne il avait déclaré : « Il est bon d’aller de temps en temps en prison pour instruire les prisonniers qui ne savent pas ce qui se passe ; ce sera avec eux, les repris de justice, que l’on obtiendra le plus facilement et le plus vite la révolution ». En 1885 il aurait été le gérant du journal Le Paria (Roubaix, 1885-1886) de P. Martinet.
A l’été 1890 il fut l’un des orateurs à Roubaix d’une réunion de soutien à Lorion, accusé d’être un mouchard par le journal socialiste Le Cri des travailleurs et qui, venu à Roubaix pour se justifier, avait été arrêté.
En 1890 il fut condamné à Lille à 3 mois de prison pour escroquerie, puis en février 1891 à 3 ans de prison pour “attaque nocturne et vol”.
En octobre 1894, lors d’une conférence socialiste à Tourcoing à laquelle participait J. Guesde, il avait dénoncé « Les charlatans du vote », avait appelé au vol et au pillage et avait été arrêté pour la violence de ses propos. il fut condamné le 9 novembre 1894 par le tribunal correctionnel de Lille à treize mois de prison et à la relégation pour “provocation au vol”. A la fin de sa peine de prison, le 16 novembre 1895, il fut transféré à Béthune, Paris puis Angoulême (18 décembre) et à Saint-Martin du Ré (23 décembre), constamment maintenu à l’isolement. Il fut embarqué le 27 février 1896, avec 150 autres relégués, à destination du bagne de Nouvelle-Calédonie (île des Pins) où il se trouvait toujours en 1900. Dès son arrivée à l’île des Pins, après avoir subi 8 jours de cachot à bord qu’il décrivit comme les pires de sa vie « Le cachot était sous le four de la boulangerie… manque d’air, souffrances horribles », il avait immédiatement été puni, en tant qu’anarchiste, à 5 jours de cellule préventive et 30 jours de cellule de punition. Dès sa sortie de prison le 9 mai 1896, il fut envoyé avec les droits communs pour travailler aux mines de nickel.
Suite à une amnistie il revenait en mai 1901 à Roubaix où il demeurait chez sa mère et travaillait dans une filature.
En mai 1905, il était signalé comme ayant disparu de Roubaix et était recherché dans la Marne où il serait allé chercher du travail.Son retour à Roubaix était signalé en juillet suivant.
En 1906 il était le secrétaire du groupe Les Parias de Roubaix.