Dictionnaire international des militants anarchistes
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TAKAO, Heibei
Né en mars 1893 à Kita-Hisahaya (Nagasaki) – assassiné le 26 juin 1923 - Tokyo
Article mis en ligne le 11 janvier 2011
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

De retour de Chine où il avait séjourné pendant la Première Guerre Mondiale, Heibei Takao, qui était le fils cadet d’un commerçant, avait été arrêté en juillet 1919 après avoir participé à un meeting socialiste. C’est en prison qu’il fit la connaissance de militants anarchistes dont Sakae Osugi. Il adhéra peu après au groupe anarchiste La Société du vent du nord (Hokufu kai) et à la Confédération du travail des mines du grand Japon. Il participa alors aux grèves des mines d’Ashio et de Kamaishi.

En 1920 il fut condamné à cinq mois de prison pour publication clandestine d’ouvrages socialistes. Lors de son procès, il s’était dévêtu en pleine audience pour marquer son opposition au président du tribunal, geste qui lui avait valu un certaine renommée. A sa libération en 1921, il quittait le groupe d’Osugi et adhérait à la Société libérale de la banlieue nord. Partisan avec Hajime Yoshida de la formation d’une organidsation anarchiste prolétarienne, il fonda la société du travail (Rodo sha) et lança la revue mensuelle Rodosha (Les ouvriers). Il était alors un farouche partisan de l’action directe et de la confrontation violente avec les autorités. Arrêté à deux reprises au début 1921, il participa en avril au soutien des grèvistes des mines de cuivre d’Ashio ce qui lui valut une condamnation à deux mois de prison comme « agitateur ».

Puis il prit contact avec le comité chargé de fonder le parti communiste japonais -dont il allait être l’un des fondateurs - et effectua plusieurs voyages en Chine et en URSS en 1921 et 1922. Accusé par certains d’avoir détourné à son profit des fonds du Komintern, il quitta le parti communiste en février 1923 et n’eut plus pour but que de créer un front commun regroupant anarchistes et membres du PC. En mai 1923, avec d’anciens membres de Rodo sha, il fonda la Fédération du front (Sensen domei), dans laquelle, lors des divergences qui éclatèrent entre bolchévistes et anarchistes durant la grève des chemins de fer, il prit partie pour les anarchistes. Le 26 juin 1923, pour « répondre à la violence par la violence », il se rendit au domicile de Yonemura, un responsable du groupe de prévention contre la bolchévisation, l’agressa, mais fut abattu d’un coup de révolver dans le dos par ce dernier. Ses funérailles - les premières funérailles socialistes de l’histoire du Japon - le 8 juillet furent l’occasion d’une grande manifestation de tous les groupes prolétariens.


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