Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MORMICHE, Emmanuel

Né le 21 février 1908 à Cersay (Deux-Sèvres) — mort le 7 février 1992 —. — Instituteur — SFIO — LICP — EE — UAS — Thouars & Niort (Deux-Sèvres)
Article mis en ligne le 23 mai 2011
dernière modification le 7 août 2024

par R.D.

Fils d’un ouvrier charpentier devenu garde-champêtre et d’une couturière, Emmanuel Mormiche fut élève à l’École normale d’instituteurs de Parthenay de 1924 à 1927 et obtint son brevet supérieur. Il fut nommé instituteur à Argenton-l’Église puis à Louzy où il exerça de 1929 à 1936. Il adhéra dès 1928 au mouvement de l’école moderne (Freinet) et, à partir de 1930 à l’École émancipée, tendance syndicaliste révolutionnaire au sein de la Fédération unitaire de l’Enseignement.

De 1935 à 1938, il fit partie de la Gauche révolutionnaire de la SFIO et assura le secrétariat de la section socialiste de Thouars (Deux-Sèvres). En 1936, il fut candidat socialiste aux élections législatives dans la circonscription de Bressuire. Il recueillit 1 236 voix sur 21 661 suffrages exprimés. À cette époque, il militait activement à la Ligue des combattants de la paix fondée par Victor Méric. Ses activités politiques et syndicales lui valurent, en 1937, un blâme de l’Éducation nationale. Après le congrès de Royan en 1938, Mormiche adhéra au Parti socialiste ouvrier et paysan fondé par Marceau Pivert et créa une section du PSOP à Thouars où s’inscrivirent surtout des cheminots et des enseignants.

De 1936 à 1942, il fut instituteur à Thouars puis déplacé d’office à Parthenay pour raisons politiques. Tuberculeux, Emmanuel Mormiche dut se soigner pendant deux ans. En 1945, il fut condamné par le tribunal de Niort à « l’indignité nationale », bien qu’il n’ait eu aucune liaison avec l’occupant. Il fut alors révoqué. La section départementale du Syndicat national des instituteurs après avoir recueilli l’avis favorable de l’AG obtint sa réintégration, en 1950. Emmanuel Mormiche reprit alors sa place à l’École émancipée et, de 1952 à 1956, anima le Cercle Zimmerwald local.

Par la suite, il participa à l’Union des anarcho-syndicalistes (UAS) et collabra à son organe L’Anarcho syndicaliste puis L’Anarcho (1961-1980) et fut l’un des responsables du groupe de réflexion libertaire de Niort où il s’était installé en 1963 lorsqu’il prit sa retraite.

Emmanuel Mormiche, qui s’était marié en 1929 à Parthenay, est décédé à Niort dans la nuit du 7 février 1992. Sa nécrologie parue dans Courant alternatif rappelait que « sa constance, ses initiatives, son non-sectarisme, sa clairvoyance et sa gentillesse de tous instants amenèrent nombre de jeunes au mouvement libertaire ».

E. Mormiche avait également collaboré notamment à Au travail, au Bulletin syndical SNI des Deux-Sèvres, à L’École émancipée, à L’Anarchie et à Dazibao (Niort).


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