En 1890, Émile Held aurait participé à la publication d’une brochure sur l’abstentionnisme. C’est par lui que Bertoni prit contact avec les anarchistes genevois en 1893. Il fut l’imprimeur responsable de plusieurs publications en russe du Groupe des anarchistes [russes] de Genève, disciples de Kropotkine. En 1898 il publia la déclaration faite par Émile Henry lors de son procès en 1894 et qui avait été traduite en russe par le groupe de Genève. Le 6 août 1894 il avait été l’objet d’un arrêté d’expulsion de France à lui “notifier en cas de découverte”.

Accusé avec Carlo Frigerio et Luigi Bertoni pour la publication de L’Almanacco socialista anarchico per l’anno 1900, tous trois furent acquittés par le Tribunal fédéral au printemps 1900. Collaborateur du Réveil socialiste anarchiste depuis 1900, il publia aussi l’hebdomadaire de la Fédération des syndicats ouvriers, L’Émancipation (1902-1904).

En 1903, il était l’éditeur de la Revue anarchiste mensuelle Khleb i Volia (Pain et liberté), rédigée par K. Orgeiani (G. Gogelia), son épouse Lidia, et Maria Korn, contenant de nombreux articles de Kropotkine. Le journal parvenant clandestinement en Russie, on lui réclama d’autres publications, et ses rédacteurs traduisirent en russe des œuvres de Grave, Malatesta, Reclus, Tcherkessoff.

Held signa le manifeste des Antimilitaristes suisses aux travailleurs (113 signatures, Le Réveil, 28 avril 1906) et collabora parfois à la Voix du Peuple de Lausanne.

Le 5 novembre 1918, il signa aussi l’affiche Une séquestration protestant contre la longue détention de Bertoni à Zurich.