Fils d’un boulanger républicain, Marie-Eugène Bresson était avocat stagiaire à Chaumont et membre au début des années 1890 du groupe anarchiste local dont il avait été l’un des organisateurs en 1891. Compromis en 1892 par le compagnon Rodach qui, après son arrestation, l’avait choisi comme défenseur, il fut laissé en liberté provisoire sous condition de ne pas quitter la ville. En janvier 1894, après l’attentat de Vaillant, il fut à nouveau inquiété comme tous les militants locaux. Lors de la perquisition à son domicile avaient été saisis plusieurs exemplaires des journaux La Révolte et Le Chambard socialiste ainsi que la brochure Sloughine le nihiliste de Hugues Le Roux. Accusé d’être l’un des rédacteurs de La Révolte et collaborateur du Père Peinard, il fut en outre accusé d’être en rapport avec les anarchistes de Troyes — dont il avait pourtant refusé d’assurer la défense — et fut transféré à Paris avec Auguste Serre. Toutefois tous deux furent rapidement relaxés. Renvoyé à Chaumont il y fut inscrit en décembre sur une liste d’anarchistes astreints à résidence fixe avec notamment Humblot, Serre et Nicolas.

Militant très actif de la Bourse du travail, c’est lui qui en avril 1896, avait été à l’origine de la venue à Chaumont de Sébastien Faure et de Matha pour y faire trois conférences sur l’anarchisme. Il se rallia par la suite au Parti ouvrier où, lors des élections municipales du printemps 1900, il défendit une ligne socialiste révolutionnaire puis, après s’être retiré de la vie politique active vers 1904, collabora à divers organes socialistes de la région (voir sa notice complète dans le Maitron).