Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PRIMERT”, Paul [DEFLISQUE, Paul dit]

Né à Lens (Nord) le 5 décembre 1892 — mort dans la nuit du 4 au 5 septembre 1965 — Poète chansonnier ; camelot — Paris
Article mis en ligne le 17 février 2009
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.
Paul Primert (1955)

Né à Lens dans le Nord et fils d’un ouvrier imprimeur et d’une marchande de quatre saisons, Paul Deflisque était venu s’installer en région parisienne où il allait exercer divers métiers, dont celui de camelot, et devenir sous le nom de Paul Primert –allusion selon F. Conem à la revue des primaires Les Humbles de Maurice Wullens — un poète et chansonnier de la butte Montmartre. En fait, après un passage dans un cabaret à ses débuts, il aurait choisi ce pseudonyme après qu’un “admirateur” lui ait dit : « oui, pas mal, mais c’est un peu primaire », ce à quoi il aurait répondu « Je ne sais pas si ça l’est, mais ça le sera !”

Marié une première fois en 1913, il fut mobilisé à la déclaration de guerre et envoyé au front alors qu’il venait tout juste d’être père. Le 7 septembre 1914 il fut grièvement blessé à Montmirail, opéré à chaud, puis rapatrié et bénéficiera pendant toute sa vie d’une petite pension, suite aux importants problèmes respiratoires causés par la blessure.

« Cheveux au vent, le regard doux abrité par d’épaisses lunettes, respirant la bonté et la fraternité, tirant toujours le diable par la queue pour gagner la pitance quotidienne [Paul Primert] ne pouvait supporter aucune misère autour de lui » (B. Salmon). Il participa avant comme après guerre à de très nombreux galas et festivals en faveur du mouvement libertaire. Il fréquenta les groupes La Muse rouge, La Vache Enragée, les Poulains de la galette et les Hydropathes. Animateur des matinées du Tire Bouchon créées par Bernard Salmon et Henri Chassin, il fréquenta également le café montmartrois Au rat du Moulin de son ami Pierre Sonnier. Chaque année, Paul Primert, qui habitait rue Jean-Batiste Clément dans une petite maison appelée Le temps des cerises, se rendait à Lille ville natale de sa mère, pour y participer aux manifestations du 1er mai. Dans les années 1950 il collaborait à la revue de L. Louvet Contre-courant.

Le 24 février 1951, avec entre autres Rachel Lantier, et Léo Campion, il anima la fête organisée salle Susset, 206 quait de Valmy, au profit de la 2e Union régionale de la CNTF.

Ami de Charles D’Avray et de Xavier Privas, il fut notamment l’interprète, outre ses propres œuvres, de son vieil ami Eugène Bizeau.

Dans la nuit du 4 au 5 septembre 1965, Paul Primert succombait à une hémorragie cérébrale « La conscience tranquille comme partirent la plupart de nos amis, bien assurés d’avoir rempli leur tâche et résignés à ce que les résultats en soient souvent assez décevants » (Robert Proix). Paul Primert a été enterré le 9 septembre au cimetière de Pavillon-sous-Bois. Il était le père de trois filles qu’il avait eu avec trois compagnes et épouses.

Œuvres : Il avait écrit de très nombreux poèmes et chansons dont : — Si j’avais un grand fils ; — Marie Magdeleine ; — Il faut savoir chanter ; — Les cris de Lille ; — Gare de l’Est ; — Les Faux savants ; — Nous fêtons ses vingt ans ; — As-tu compris camarade ? ; — Dictature ; — Je plains ceux qui sont morts ; — Mi j’suis de ch’nord ; — Le Roudoudou ; — Amis ne chantons plus.


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